Avoir son propre potager, manger ses légumes est le rêve de nombreux français. Avec l’avènement du bio, de l’écologie et de l’alimentation bien-être, de plus en plus de personnes souhaitent consommer local et bio. C’est pourquoi on dénombre de plus en plus de jardiniers amateurs chaque année.
Une façon de créer son potager devient réellement à la mode ces dernières années : la permaculture. Mais que se cache-t-il derrière ce terme souvent galvaudé ?
Les grands principes de la permaculture
Apparue plus largement dans les années 1970, la permaculture ou « agriculture permanente » a pris ces dernières années une grande importance entre le souhait de néo-ruraux de retourner à la nature mais aussi grâce au web et notamment aux nombreuses vidéos que l’on peut trouver sur la plateforme YouTube.
A la base, la permaculture est une philosophie de vie qui prône le respect de la nature et des hommes et le partage. En aménageant nos espaces et en modifiant nos modes de vie, une vie plus saine et équitable peut être atteinte et ceci tout en diminuant, ou du moins optimisant, le temps de travail.
C’est pourquoi, la notion de « design » est très employée dans la permaculture : c’est en optimisant la place que la plupart des gaspillages peuvent cesser.
En jardinage, la permaculture est donc l’art de cultiver dans le respect de l’écosystème en place. Chaque jardin sera différent et le jardinier devra s’adapter à lui en s’inspirant de la nature et des espèces en place afin de les préserver et de s’en servir à des fins de fertilité. Sont donc proscrits toutes sortes de pesticides.
Quelles sont les techniques de base de la permaculture ?
On l’a vu, le principe même de la permaculture au potager n’est pas d’utiliser des techniques toutes prêtes. Chaque jardinier, chaque jardin, auront des spécificités différentes et donc devront être réfléchies différemment.
Quoiqu’il en soit, on peut noter quelques principes et grandes techniques à adapter selon la nature de son jardin :
– la valorisation des déchets : si possible, tous les déchets produits sur place devront être valorisés dans son jardin. Plus besoin d’aller à la déchetterie, plus de perte de temps… les déchets verts serviront au compost ou au paillage.
– choix des espèces et associations : seront privilégiées les plantes vivaces qui demandent moins de travail, les graines locales plus adaptées. Associer les plantes de façon réfléchie est primordial. Certaines plantes pourront protéger les autres du soleil, des nuisibles voire leur procurer des nutriments ou de l’azote. Plus besoin d’engrais si tout est bien planifié.
Il est également conseillé de planter serré. Contrairement à l’idée reçue, planter serré permet à la fois de gagner de la place et de profiter des bienfaits des autres plantes, notamment de l’aération de la terre par certaines racines.
– le mulch / le paillage : une des grandes spécificités de la permaculture est que le sol n’est jamais retourné comme il l’est systématiquement en agriculture conventionnelle. L’utilisation d’un outil appelé grelinette sera à privilégier pour décompacter et aérer la terre sans nuire à l’écosystème. Pour rendre le sol plus facile à cultiver, on appliquera le principe du paillage (BRF, paille, feuilles mortes, tonte d’herbes…) qui rend le sol souple et vivant. Le principe est ici de s’approcher le plus possible du sol que l’on peut trouver en forêt.
– la culture sur buttes : il existe différents types de butte en permaculture. On trouve par exemple la butte en lasagnes, la butte Morez ou encore la butte hugelkultur.
Le but est de créer un sol riche en humus et donc un environnement propice aux plantations tout en valorisant ses déchets verts. L’autre intérêt est de surélever la terre et ainsi préserver le dos des jardiniers.
La méthode de construction sera la même mais les couches vont être différentes. Le principe est de réaliser des couches successives de matériaux qui en se dégradant vont créer un sol meuble et riche sur plusieurs années. Les couches pourront être constituées de souches de morts, de feuilles, de déchets verts, de broyats, de branches, de fumier, de compost, de terre, de paille, etc. selon la nature de la butte et les matériaux à disposition.
– cabanes à insectes : créer un écosystème où faune et flore sont en communion est au cœur de la permaculture. Aménager par exemple des cabanes à insectes favorisera la pollinisation de certaines plantes, ou permettra d’abriter des coccinelles qui lutteront contre les pucerons.
Comment commencer son jardin en permaculture ?
Afin de ne pas se décourager et de faire fausse route dans la création de son potager, il convient de bien planifier ses plantations et son plan de potager.
Ce qui va prendre le plus de temps dans un jardin en permaculture, c’est le choix de la disposition de ses plantations. Où planter et avec quoi ? C’est grâce à une bonne association de plantes et à un sol adapté que la production de beaux légumes va se développer.
La première chose est donc de tester, puis ensuite d’adapter, d’optimiser. C’est sur la durée que votre jardin potager va devenir résistant et productif.
Un conseil : ne pas se lancer dans la création d’un jardin entier en permaculture dès la première année : prendre le temps de choisir ses supports de culture et de les améliorer est primordial. Pour les plus motivés, il existe aussi de nombreuses formations réalisables chez des permaculteurs.
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